A l’époque où j’ai réalisé ce livre, j’étais très attaché à me donner des contraintes fortes avant de commencer une oeuvre. L’idée directrice,ici, était qu’une qualité et le défaut correspondant sont les deux faces d’un même objet, d’où ces feuilles noires sur une face, blanches sur l’autre. Mais il me semblait aussi que l’ensemble des qualités et celui des défauts se cotoient d’une certaine manière ; j’avais envie de représenter cela sur une sphère : qualités dans l’hémisphère nord, défauts dans l’hémisphère sud, par exemple, qualité et défaut opposés se trouvant diamètralement opposés, comme il se doit. La résolution de cette double exigence qui semble paradoxale consiste à trouver une surface unilatère (à une seule face comme le ruban de Moebius) sur laquelle on puisse appliquer la sphère. La surface de Boy qui résulte de la « couture » d’un ruban de moebius et d’un disque est l’une de ces surfaces possible. Les deux calottes (calottes glacières si on imagine que la sphère est la terre) s’appliquent chacune sur une face du disque et la bande équatoriale s’applique sur la bande de moebius en faisant deux tours (recouvrement à deux feuillets). Les 16 feuilles A4 qui constituent les 16 feuillets du livre réalisent cette bande de moebius.
Le gabarit des bulles a été préparé sur 32 feuilles (pour les rectos et versos des 16 feuilles constituant le livre)
Ceci est un montage photographique des 16 rectos et des 16 versos des feuilles terminées du livre, c’est en quelque sorte la bande équatoriale évoquée plus haut.
Sur cette photo, les maquettes que j’avais réalisées pour accompagner ces explications lors des portes ouvertes d’ateliers d’artistes en octobre 2008.