Image et analyse d’image (4)
analyse du conflit d’images
Résumé : La décomposition puis la reconstruction de l’image de la Joconde, de l’image pixéllisée grossièrement et de la même image bruitée permet de comprendre le paradoxe : les images de la limite des pixels et celle du bruit sont portées par les niveaux fins. L’image des limites de pixels est perçue comme une image qui entre en conflit avec celle de la Joconde. L’image du bruit est portée au même niveau que celle de la limite des pixels ; elle la détruit en se superposant à elle. Cette image du bruit est une « non-image », elle est inintelligible et n’entre pas en conflit de la même manière avec l’image de la Joconde.
Voici les trois images à comparer
Voici la décomposition de l’image et la reconstruction…
… pour la Joconde…
Les informations portées à chaque niveau de précision sont cohérentes.
… pour la Joconde pixéllisée grossièrement…
Ici, les informations portées sur les niveaux de précision grossiers correspondent aux mêmes informations que précédemment. Par contre, pour les niveaux de précision fins, l’information correspond à un quadrillage. Les deux types d’informations sont pertinents : ces informations entrent en conflit. L’information « quadrillage » masque l’information « Joconde ».
…et pour l’image bruitée
Le bruit ajouté correspond à des pixels aléatoires (niveaux de gris et emplacements aléatoires). L’information « bruit » est portée par les niveaux fins. Elle détruit et remplace l’information « quadrillage ». Cette information « bruit » est non pertinente, elle ne fait pas sens et n’entre pas en conflit avec l’information « Joconde ». L’image de la Joconde est mieux perçue.
Leçon à tirer…
On aurait tendance à penser que plus une image est précise, plus elle a du sens, parce qu’elle porte davantage d’informations.
Trop d’information détruit le sens : une image faite de pixels aléatoires n’a pas de sens.
De l’information est portée aussi sur les niveaux grossiers : elle correspond à la structure de l’objet, à la composition du tableau ou de la photo.
Si les informations portées au différents niveaux de précision ne sont pas cohérentes, elles entrent en conflit. Ce fait a été utilisé par les peintres, par exemple : voir les tableaux d’Arcimboldo.
Frank Lynn Meshberger (St. John’s Medical Center, Anderson, Indiana) prétend que l’image de Dieu, peinte par Michel Ange sur le plafond de la chapelle sixtine, cache la structure du cerveau humain.