l’héraldiste & le graveur
le blason & la plaque perdue
points de vue & figure du temps

l’héraldiste blasonne (décrit) l’écu de BARAIZE, Arrondissement de Tournai, de la manière suivante :
Ecartelé, aux 1 et 4 d’or à la croix de sable chargée de 5 coquilles d’or ; aux 2 et 3 de gueules au sautoir d’argent
http://jm.poutrain.free.fr/blasons/svg/tournai_blasons.html
l’héraldiste partit (découpe) l’écu (ici, il en fait un écartelé) puis il superpose des couches en alternant les métaux (or et argent) et les émaux (ici sable — noir — et gueules — rouge —).
le graveur superpose, lui aussi, des couches, le blanc du papier, le jaune, le rouge et le noir (du plus clair au plus foncé). Pour cela il retire de la matrice ce qui doit apparaître blanc, il encre en jaune et imprime. Puis il retire ce qui doit apparaître jaune, il encre en rouge et imprime. Enfin il retire ce qui doit apparaître rouge, il encre en noir et imprime.
l’héraldiste partit et répartit
le graveur à plaque perdue mortifie
l’héraldiste pense l’écu et blasonne
parle le blason, sa langue
langage des alliances
ce qui est lié ne peut être délié
le graveur à plaque perdue
pense autrement, il picore
langage des parentés
ce qui est picoré n’est plus
l’héraldiste
&
le graveur à plaque perdue
ne vivent pas dans le même espace-temps
je vous propose d’écouter
Jacques Brel – Ces gens-là
D’abord, d’abord, y a l’aîné
Lui qui est comme un melon
Et puis, y a l´autre
Des carottes dans les cheveux
Et puis, il y a les autres
La mère qui ne dit rien
Et puis y a la toute vieille
Qu´en finit pas d´vibrer
Et puis et puis
Et puis il y a Frida
Mais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre chez moi