Rêve

scribens mortuus est

collant je suis interloqué

je colle et je suis scotché
je colle ce disque rouge
en haut à gauche
je suis
sidéré et transporté

Il
apparaît
« au coin du soleil safran »

et me voici en compagnie de Jacques Roubaud
rasoir d’occam
sonnet Premier
à la page 116 du recueil

Rêve

rasoir d’occam

la couperose du marbre la carafe
l’encrier le velours tumultueux d’oeillets noirs
j’affirme l’arsenal méduse rouille et soir
atténué lichen gris où l’Ourse s’agrafe

j’ai le cuivre les grèves la main d’émeraude
de l’île sans doute de la ronce j’aurai
prise au coin du soleil safran la centaurée
effigie jouée de telle pelouse chaude

jusqu’où ? j’étends une neige nommée Merise
vers le boqueteau quand bifurquent les remparts
le fagot violet de cèdres d’armes plus tard

le cri comme les loups déchiraient la chemise
ô cri qui dénoue la durée point extrême
d’enfance couloirs vers ce matin où j’attends, aime

Jacques Roubaud ∈ Gallimard 1967, p. 116

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