Cet article est la poursuite de ma réflexion sur l’image. Dans des articles précédents, j’ai présenté des vidéos de mes dessins floutés et devenant de plus en plus nets. D’une certaine manière, j’exportais la lecture que nous faisons d’une image à plusieurs pouvoirs de résolution sous forme d’une animation, j’exportais l’échelle vers le temps. Je propose ici la démarche inverse : exporter le temps vers l’échelle.
Je pars d’une courte vidéo de moins d’une seconde, une séquence de 20 images, réalisées spécialement pour cette « démonstration ».
Cette vidéo ne présente aucun intérêt, c’est une portion de travelling panoramique vue de ma fenêtre. A partir des 20 images, je reconstruis une image unique de telle sorte qu’un mauvais pouvoir de résolution dans cette image reconstruite corresponde au début du film. Les images succesives du film contribuent à l’élaboration des détails de plus en plus précis de l’image reconstruite. Je transforme donc la durée du film en échelle, en pouvoir de résolution sur l’image reconstruite. Voici le résultat :
Cette image me paraît bien plus intéressante que la vidéo, pas seulement parce qu’elle est floue. Cette image raconte une histoire, l’histoire du travelling panoramique qui est inscrite dans les pouvoirs de résolution succesifs analysés par l’oeil et le cerveau.
Voici le même type de reconstruction obtenu en utilisant seulement une image sur trois du film, un peu comme si on regardait un film ancien saccadé. Cette deuxième image reconstruite ne fond pas aussi bien le travelling et permet de mieux comprendre comment se reconstruit l’image précédente.