A vos commentaires

Le 23 novembre, j’ai réalisé trois dessins. J’ai présenté sur ce blog le deuxième. Voici la série entière :

map

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le dessin 1  /  le dessin 2  /  le dessin 3 

Ces dessins ont été réalisés à partir du même modèle, une minuscule image imprimée en quadrichromie (moins de 2 mm de haut) .

Sur le modèle, l’image est constituée de 600 petites taches colorées, 150 pour chacune des 4 couleurs utilisées par le procédé d’impression. On est loin des 4 millions de pixels couramment utilisés par les appareils photos numériques.

microJe dessine en observant au microscope, à faible grossissement. Ce que je vois, si je fais une bonne mise au point, c’est un ensemble de petites taches colorées.

Si je défocalise, l’image devient floue, et je vois un visage flou, mais reconnaissable comme un visage.

Pour exécuter mes dessins, je fais varier la mise au point, j’utilise comme modèles la trame, nette ou plus ou moins floue, ou le visage flou. Je dessine à l’aide d’une chambre claire qui me permet de me libérer l’esprit quant à la ressemblance du dessin et du modèle : ce dispositif optique permet de voir en même temps, superposés, le modèle et le dessin. Je peux donc « lâcher prise », dessiner en toute liberté d’esprit. Je dessine très rapidement, la série entière a été faite en moins d’une heure. 

Malgré cela, mes dessins sont expressifs : les commentaires du 23 novembre 2009 parlent de « belle expression », « regard introverti, serein »,  « portrait qui permet de ‘rentrer’ dans la matière du personnage ». Le mot « expression » évoque le langage et le langage est articulation de niveaux hiérarchiques, combinaison d’élements définis par des oppositions (on est là dans le domaine du discret, du discontinu) pour signifier quelque chose de l’ordre du continu.

Le niveau hiérarchique le plus fin sur l’image imprimée, pertinent pour cette discussion, est celui de la trame constituée des taches d’encre. Le niveau le plus élevé est celui de la représentation que chacun se fait de mon dessin. Entre les deux, il y a plusieurs niveaux d’organisation, ce que j’ai essayé de faire percevoir dans les deux vidéos. Moi-même, en train de dessiner, je sélectionne, inconsciemment, des niveaux d’organisation.

Je souhaite qu’une discussion puisse s’engager sur cette question du « langage » dans les arts plastiques… A vos commentaires, merci de votre aide.

8 commentaires

  1. Avec le microscope tu scrutes de plus en plus l’image en profondeur, les points deviennent le pores de la peau, grossissement jusqu’à peut être aller sous la peau car on voit bien dans ton dessin que tu es à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du personnage. C’est plastiquement très passionnant. Amitiés
    PS – j’ai bien sûr fait une grande série à la tempéra, mais je n’ai pas encore tout scanné. Merci de ta fidélité et de tes commentaires.

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  2. L’expression est la tienne; c’est toi qui a choisi la forme, c’est toi qui est l’interprète ; ton dessin est l’expression d’un mariage entre l’art et la science, une forme d’expression qui te correspond bien ! Bonne soirée !

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  3. Ahhhhhh cela faisait un petit temps que je n’étais plus venue, mais quelle suprise! Quelle superbe trilogie!
    Je me pose la question, à regarder ainsi au microscope, ne perd-on pas la notion de l’ensemble des points, un peu à l’instar d’un mot qu’on répète sans fin et dont on oublie la signification?
    Amitiés, Monique

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  4. J’aime beaucoup ces trois dessins et le processus par lequel ils sont nés est très intéressant!
    Dans ton explication il y a toujours le scientifique chercheur qui veut démontrer !
    Ces créations sont comme tu dis un « lâcher prise » un moyen de s’évader où l’inconscient participe !
    Bon week-end

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