le douze mars approche

dix sept ans que Danièle nous a quittés

il y a dix sept ans, j’avais réalisé un livret d’hommage, il était déposé sur mes pages perso « Orange »

Orange a supprimé les pages perso ; me voici, nous voici privés de reliquaire

alors je dépose le pdf d’un premier essai et le pdf du livret définitif

Ce livre comporte 60 pages comme 60 ans. Mais d’autres échelles de temps ont été utilisées. Les 60 pages sont aussi les 60 derniers mois (cinq ans, la durée de sa retraite), 60 semaines à peu près la durée du deuil de sa maman, 60 jours, 60 heures, etc. Un même événement peut être évoqué sur plusieurs de ces échelles.

C’est une sorte de tombeau (comme il y a des tombeaux poétiques ou musicaux) ou un reliquaire (plutôt du type reliquaire africain).

Il est réalisé sur des pages froissées du journal « le Monde ». Ce qui est recherché, c’est la fragilité du matériau, la sensualité au toucher, le palimpseste avec réemploi de parties de texte (« naissance 1947 » à la page 1 ou « suicide » à la page 60, par exemple). Les pages de papier journal ont été pliées en trois dans un sens puis en deux dans l’autre sens pour constituer des cahiers de 12 pages. Cela explique l’apparition du texte initial à l’endroit ou à l’envers dans le livre.

Le livre comporte la reproduction

• d’un dessin de chacun des enfants réalisé à l’âge de 6 ans,
• de gravures d’Anton Prinner (« la femme tondue »),
• d’une photo, prise par Danièle, d’une orchidée qui lui avait été offerte en janvier 2007,
• d’un détail d’une œuvre de Riopelle (« Hommage à Rosa Luxembourg ») que nous avions vu à Québec,
• le livre comporte aussi une sextine.

Les pages qui portent un numéro multiple de 10 portent ce numéro incorporé dans l’image. Danièle avait une certaine obsession de ces anniversaires « dizaine ».

Les pages qui portent un numéro « nombre premier » sont des pseudo monochromes, des « oligochromes », à l’exception de la page 23 qui fait cependant allusion à Yves Klein.

La reliure fait allusion au fil de la vie, à la ficelle pour se pendre, au couple fusionnel que nous formions, aux cordons ombilicaux…